Déchiffrage et mémorisation

Dans cet article seront présentées trois techniques personnelles pour faciliter le déchiffrage et surtout la mémorisation d’une pièce écrite (souvent classique). Le déchiffrage est la découverte de la partition, vérifier que tout est jouable, si des doigtés sont indiqués vérifier qu’ils correspondent à notre manière de jouer, etc… L’étape d’après est la mémorisation, indispensable en guitare. Elle doit se faire le plus rapidement possible pour se détacher de la partition.

Noter les doigtés

Pour le déchiffrage, il faut fixer les doigtés utilisés le plus tôt possible. S’il y a des doigtés déjà présents, on les essaie quelque fois. Si on en trouve un meilleur (c’est toujours subjectif), il faut le noter tout de suite sur la partition. La partition n’est pas un document sacré, c’est un papier de travail, un cahier de brouillon. Si on ne veut pas abimer un livre, on travaillera sur une photocopie, tout simplement.

Le fait de le noter tout de suite fait qu’on n’hésitera plus à chaque fois, et sera mémorisé plus rapidement. Si au bout d’un moment on se rend compte que le doigté initial était mieux, ou qu’on en trouve un meilleur, on corrige sur la partition.

Par exemple, ce doigté me paraît compliqué :

C’est personnel je préfère un petit barré. Je note :

Voici les deux doigtés, joués très lents :

La différence est minime, mais en l’ayant noté, on n’hésitera plus à chaque fois. Et le fait de faire cette recherche et de l’écrire aide aussi à la mémorisation.

Analyse

Une fois les doigtés fixés (avec le droit de les modifier), vient la mémorisation. Une première technique consiste à faire une analyse, même sommaire, même inexacte. Et encore une fois de la noter sur la partition. La première « analyse » est le chiffrage d’accord (la technique des trois boules évoquée dans les articles précédents). Ensuite viennent les fonctions d’accords (dominante, degrés, cadences).

Exemple sur cette fin de phrase :

En nommant les accords on a déjà des positions connues. En trouvant les fonctions on a la logique des phrases, ici c’est une cadence parfaite : B7 (V), E (I). L’accord d’avant ressemble à un II, ou un V de V (F#7 est V de B). Et on a des neuvièmes sur II et I. Peu importe si l’analyse est juste. Rien qu’en ayant fait ce petit travail, c’est quasiment mémorisé (on retient : 2 5 1 en Mi avec des neuvièmes).

Séparer la mélodie

Une autre technique est de séparer mélodie et accompagnement, dans le but d’en dégager une logique, plus facile à mémoriser. L’écriture rend en général cette séparation évidente, en mettant les queues (hampes) des notes de mélodie vers le haut. Par exemple :

Si on part du deuxième temps on a comme mélodie : ré . . do si . . la sol . . fa mi. Rapide à mémoriser ! On descend de ré à mi, ton par ton. Et si on fait par dessus l’analyse :

Une autre cadence très fréquente : I VI V I !

En vidéo, avec l’accord suivant qui est un VII (D#0), en séparant les accords et la mélodie :

Avec ces trois petites techniques on peut jouer et comprendre plus rapidement un morceau et donc le mémoriser. Et pour appliquer tout ça rien de tel que le morceau utilisé ici, Retrato Brasileiro de Baden Powell.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *